
Il est temps de dépoussiérer votre Grande Épée, de poser un arrêt maladie et de vous préparer à plonger des centaines d’heures dans les Terres Interdites, car Monster Hunter Wilds est enfin là ! Capcom nous a concocté un festin dont même le Miaousse Cuistot serait fier.
Après le 20ème anniversaire de la franchise et le succès colossal de Monster Hunter World, le producteur Ryozo Tsujimoto et son équipe avaient beaucoup à prouver. Si la série a toujours été populaire au Japon, c’est bien la sortie de 2018 qui a propulsé Monster Hunter sur le devant de la scène à l’international.
World a tracé une nouvelle voie avec ses graphismes convaincants, ses refontes magistrales des armes et ses nombreuses améliorations de gameplay qui ont fait de lui le mastodonte qu’il est aujourd’hui. Si World était le Dragon Ancien qui a insufflé une nouvelle vie à la franchise, alors Wilds est le nouveau Prédateur Apex qui rêve de le détrôner.
Monster Hunter Wilds promet une expérience plus grande, plus audacieuse et plus raffinée que son prédécesseur – et il réussit son pari malgré quelques lacunes.
Détails du jeu
- Prix : 69,99€ à 79,99€ selon la plateforme
- Développeur : Capcom
- Date de sortie : 28 février 2025
- Plateformes : PS5, Xbox Series X/S, PC
- Version testée : PS5
Une histoire poussive
Avant d’aborder les points positifs, parlons de ce que je n’ai pas aimé. Le point faible de tout Monster Hunter reste indéniablement son histoire. Bien que Wilds introduise un doublage complet des personnages, des interactions accrues avec les PNJ et un monde enrichi en lore (les amateurs vont se régaler), la narration reste à bien des égards un obstacle fastidieux avant le véritable attrait du jeu : la chasse aux monstres.
Au cœur de l’histoire se trouve Nata, un jeune garçon issu d’une civilisation antique, contraint de fuir son foyer après l’apparition d’Arkveld, le monstre à l’affiche de Wilds. Votre mission est de retrouver son village natal et de le ramener le bambin à sa famille. En théorie, c’est touchant… mais ça n’a pas suffit pour que je me sente investi.
En rapport
Désolé, mais je veux juste me fabriquer un superbe pantalon en écailles et un nouveau Marteau pour cogner la caboche des monstres. Au lieu de cela, on se retrouve à traquer une bête, à assister à un flot d’exposition de l’assistante Alma (qui, cela dit, est super) avant de se retrouver contraint à une séquence de balade à dos de Seikret.
Wilds facilite l’apprentissage des nouvelles mécaniques d’armes avec des tutoriels vraiment utiles, des options d’accessibilité, et une salle d’entraînement qui ne manque de rien. Mais la campagne m’a semblé trop dirigiste. En tant que vétéran chevronné avec des milliers d’heures de jeu depuis l’époque de la PS2, je n’avais qu’une hâte : me débarrasser des roulettes de mon tricycle narratif et tracer ma propre route.
Heureusement, après 15 heures de missions laborieuses en rang inférieur, les crédits ont défilé et Wilds m’a enfin capturé. Avec les quêtes de rang supérieur débloquées, l’appel des Terres Interdites me torturait dès que je quittais le jeu, obsédé par ma liste de fabrication d’armes et d’armures en constante expansion. Je vivais, respirais et rêvais Monster Hunter Wilds.
Un combat fluide et ennivrant
Après des années sur Monster Hunter, je peux affirmer que jamais le combat n’a été aussi jouissif et addictif. Après seulement deux semaines de jeu, j’avais déjà cumulé 45 heures. Oui, c’est aussi bon que ça. Les 14 armes sont toutes plus impactantes et puissantes que jamais, avec des refontes impressionnantes.
La Corne de Chasse offre encore plus de soutien grâce à ses bulles de soin, la Morpho-Hache est plus fluide que jamais et l’Épée Longue réalise les rêves de tout samouraï en herbe. Je ne vais pas vous assommer d’un descriptif de tous les changements qui vous retiendrait toute une journée, mais il ne fait aucun doute que Capcom a passé beaucoup de temps à affuter sa lame.

Le Mode Focus et l’Attaque Focus révolutionnent le combat. La guerre contre la caméra est enfin terminée dans Monster Hunter, ce qui devrait soulager tout une génération de joueurs traumatisés par cette dernière dans Freedom Unite.
Dans Wilds, le Mode Focus facilite le suivi des monstres et permet d’orienter précisément ses coups et blocages. En tant qu’adepte de la Grande Épée, je l’adore : finis les coups ratés car un monstre se retourne au dernier moment !
Pour couronner le tout, le fait qu’il soit plus facile que jamais de planter votre épée dans les parties tendres de votre choix ne fait que renforcer la nouvelle mécanique de Blessure. En effet, cogner à répétition un monstre au même endroit peut faire apparaître une blessure rougeoyante, signifiant au chasseur qu’il est temps de déchaîner l’Attaque Focus.

Chaque arme dispose d’une Attaque Focus dévastatrice, visuellement spectaculaire et satisfaisante à exécuter. Mon coup de cœur reste l’Arc, qui peut maintenant tirer une volée de flèches autoguidées vers les points faibles ennemis.
Enfin, la possibilité de d’interchanger rapidement les deux armes assignées à notre build apporte une profondeur inédite aux affrontements contre les monstres. Si vous ne parvenez pas à faire face aux puissantes attaques électriques de Rey Dau avec votre arme de cœur, il est temps de sortir votre arme secondaire et d’opter pour une autre approche.
Monstres féroces et environnement évolutif
Le bestiaire de Wilds regorge de terreurs aux dents acérées. Les différentes régions regorgent de vie, des Vespoïdes rognant la carcasse du monstre que vous venez d’abattre au puissant Doshaguma arpentant les plaines avec sa meute. Ces exemples n’ont pas été choisis au hasard, puisque la décomposition des cadavres et le système de meute sont de toutes nouvelles fonctionnalités de Monster Hunter Wilds.
Des monstres old-school sont aussi de retour, à l’image du singe flatulent Congala, et de l’étrange Yian Kut-Ku, ramené depuis la première génération de monstres avec une refonte parfaitement réussie. Ces monstres n’ont rien à envier aux nouvelles entrées en ce qui concerne leur look, mais aussi au niveau de la dangerosité.
Les nouveautés ne manquent pas : l’Ajarakan, un singe de feu qui déchaîne des coups dignes d’un catcheur, alors que le Leviathan Hirabami plane dans les airs avant de frapper d’un coup mortel de crocs ou de griffes.

Ajoutez à cela un monde ouvert sans transitions entre les zones, des changements saisonniers affectant les environnements, des monstres nomades, des lobbies à 100 joueurs et une stabilité à 30 FPS sur PS5, et vous obtenez le Monster Hunter le plus ambitieux à ce jour.
Le stylisme est de retour
Le panel coloré de monstres de Monster Hunter Wilds se reflète également via les armures et armes au design ravageur. Si elles ne sont pas aussi pimpantes et ridicules que dans Rise, on a ici droit à une énorme amélioration par rapport aux designs répétitifs de Word. L’excitation d’oblitérer un monstre et de confectionner une veste fashion à partir de ses ressources est plus forte que jamais. Et dieu sait qu’il y a de nombreuses vestes fashion à craft.

Être présentable est d’autant plus important que vous jouez avec d’autres chasseurs. Pendant la période de test, j’ai rejoint des quêtes, aidé des chasseurs via les fusées SOS, et complété des investigations grâce à la nouvelle fonctionnalité d’Environnement Relié.
Les fonctionnalités multijoueur sont particulièrement complexes et alambiquées, mais prendre le temps de les comprendre m’a permis de pleinement profiter de ce que Wilds a à offrir de meilleur. Les lobbies à 100 joueurs de Wilds et le crossplay PC/PS5/Xbox permettent de vraiment prendre part à ce grand monde grouillant de vie.
Note : 4/5 – Très bon
Points forts | Points faibles |
---|---|
Combat addictif | Histoire fade |
Excellent design des monstres | Textures parfois décevantes |
Équipements magnifiques | |
Monde ouvert et environnements fluides |
Monster Hunter Wilds est un pas colossal vers un futur plus grand et plus rayonnant pour la série de chasse aux monstres. Malgré une histoire poussive et quelques textures discutables sur PS5, il est indéniable que Capcom a été à la hauteur du défi.
Wilds triomphe par ses mécaniques, ses monstres, et ses idées forgées par 21 ans de savoirs collectifs et d’expérience. Le résultat est un jeu finement réalisé, se démarquant de ses prédécesseurs et prêt à figurer parmi les plus grands titres de la franchise.
Si Monster Hunter World était l’entrée, alors Wilds est le plat principal. Maintenant, excusez-moi, j’ai un rendez-vous avec un Rathalos et une nouvelle Grande Épée à forger.
Cet article est une traduction du test réalisé par James Busby pour Dexerto.com.