Test de Dune Awakening : un MMO survival bien épicé

Funcom s’est attaqué à un challenge colossal en proposant un MMO survival dans l’univers de Dune. Sables mouvants à éviter ou oasis dans le désert ? On vous dit tout.

Après le phénomène Dune au cinéma, remis au goût du jour par Denis Villeneuve en 2021 et en 2024, il était évident qu’Arrakis allait s’inviter en grande pompe sur nos consoles et PC avec une flopée de titres ambitieux.

Mais si l’on pouvait s’attendre à incarner Paul Atréides dans un Action-RPG AAA à la sauce Jedi Survivor, c’est finalement Funcom qui livre le premier projet Dune nouvelle génération de grande ampleur. Pas de Paul Atréides à l’horizon ni d’Action-RPG, on est ici dans un survival pur et dur.

Débarqué sur Arrakis par le Bene Gesserit, nous avons arpenté le désert en moto des sables, affronté des pillards, bu de l’eau croupie et fini dans le ventre d’un ver des sables… et c’était génial !

L’univers de Dune, sans concessions

Fans de Dune, soyez rassuré : Funcom a respecté la franchise. Chaque parcelle du jeu est marquée de l’empreinte de cette saga cultissime de science-fiction, et on est bien loin d’une simple opération commerciale visant à accoler une licence populaire à une expérience de survival fade pour écouler des exemplaires.

L’univers de Frank Herbert – et plus encore la version qu’en a dépeint Denis Villeneuve au cinéma – est ici retranscrit à merveille. Les étendues arides d’Arrakis sont aussi hostiles qu’on pouvait l’espérer, et ses divers éléments fondateurs sont aussi bien ancrés dans le gameplay que dans l’ambiance.

L’hydratation, la chaleur et les vibrations sont d’ailleurs des dangers au moins aussi inquiétants que les pillards et les Sardaukars. À la moindre imprudence, on se retrouve vite desséché en plein désert ou dans l’estomac d’un ver des sables.

Quant à l’immense open world, il est aussi captivant qu’inhospitalier. Arrakis regorge de camps de pillards et autres ruines Fremen ésotériques à visiter. Mais entre chacun de ces points d’intérêts, il y a toujours cette étendue sableuse dangereuse dont la traversée noue l’estomac. Les bruits de vers des sables – et leur présence si l’on s’éternise – y est certainement pour quelque chose, avec un sound design léché et une bande son réussie qui n’a pas peur de laisser place au silence.

La richesse de Dune se retrouve aussi dans la progression. Funcom a magnifiquement incorporé les spécificités d’Arrakis à son système de crafting. L’équipement électronique vous rend plus efficace au combat, mais attire plus rapidement les vers. Quant aux cadavres laissés sur votre chemin, ils sont autant de gourdes sur pattes dont le sang servira à remplir vos réserves d’eau.

Que serait Arrakis sans ses véhicules insolites ? Encore une fois, Funcom n’a pas loupé le coche. Les motos des sables comme les ornithoptères sont de la partie… et il parait même que l’endgame offre la possibilité de monter à dos de ver des sables.

L’on se doit tout de même de noter un frein à l’immersion : les graphismes. Dune Awakening n’est pas vilain, loin de là, mais les joueurs sur PS5 Pro et PC haut de gamme n’auraient sans doute pas craché sur des presets ultra offrant des textures plus fines et des éclairages et effets de particules plus travaillés.

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Un survival pur jus, pour le meilleur comme pour le pire

Dune Awakening adapte à merveille le genre du survival à l’univers de Frank Herbert, mais il ne transcende pas les limites du genre pour autant.

Le sentiment de liberté offert par cet open world compose avec un système de progression très classique. La trame principale permet de débloquer de nouveaux crafts, afin d’accéder à de nouvelles zones contenant de nouvelles ressources, elles-mêmes indispensables pour fabriquer de nouveaux équipements et gadgets. Et bien sûr, tout le loot durement acquis lors de vos expéditions sera conservé et exploité dans une base confectionnée par vos soins, avec un système de construction limité mais efficace.

La formule a fait ses preuves, de Terraria à Valheim en passant par Ark. Cette boucle de gameplay sera certainement un argument de plus en faveur de Dune Awakening pour les aficionados de survivals, mais un repoussoir pour ceux que ce genre ne convainc pas, ou pour les fans de Dune espérant une expérience plus compacte et tournée vers le lore. Le jeu retranscrit à merveille l’univers de Dune, mais on est loin d’une expérience centrée sur la narration.

En une quinzaine d’heures de jeu, le jeu a d’ailleurs eu du mal à me faire accrocher à son scénario. Les avancées de la trame principale sont marquées de cinématiques assez peu inspirées, et la course vers le prochain tier d’équipement est autrement plus motivante que les enjeux qu’on nous agite sous le nez. Retrouver les Fremen c’est bien, mais farmer des ressources pour confectionner un nouveau distil ultra-performant c’est mieux !

Devenir un guerrier du désert

Le combat est un élément central de Dune Awakening. Les pilleurs et autres Sardaukars véhéments cachent du loot précieux et sont composés d’eau qui ne demande qu’à remplir vos poches de sang. Alors aiguisez votre Kindjal et rechargez votre pistolet Maula, car la bagarre est au menu !

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Le système de combat de Dune Awakening est simple, à la limite du simplisme. On tire sur les méchants ou on les entaille jusqu’à ce qu’ils tombent, sans combos compliqués ou mécaniques très avancées. Heureusement, quelques éléments apportent tout de même une touche d’originalité au système.

Les incontournables boucliers sont de la partie, bloquant projectiles et attaques rapides. Les ennemis un peu plus coriaces qui en sont équipés doivent donc être vaincus par une attaque plus lente, laquelle est plus facile après une parade parfaite.

Tout un tas de gadgets – sous forme de compétences – sont aussi disponibles. On peut notamment jouer avec la gravité pour arrêter les balles, ou au contraire les rendre auto-guidées. Certains de ces outils sont aussi particulièrement efficaces en exploration, à l’image du grapin. Avec trois emplacements de compétences actives et trois emplacements de passifs, on peut décemment confectionner un style de combat, sans pour autant pouvoir drastiquement chambouler le gameplay.

Verdict

Funcom ne partait pas gagnant en présentant Dune Awakening, dont les graphismes moyens et le système de combat très simple laissaient présager un énième survival oubliable. Mais l’aventure s’est montrée bien plus appréciable que prévue.

L’hostilité d’Arrakis est le terrain idéal pour un MMO survival, et les développeurs ont adapté les périls décrits par Frank Herbert en mécaniques de jeu avec une inspiration remarquable. La gestion de l’eau, des secousses ou de ce fichu soleil vous inquiètera tout au long de l’aventure, et chaque nouveau tier d’objet permet de gérer ces problèmes d’une autre manière, toujours plus efficace que la précédente.

Dune Awakening ne livre pas une partition parfaite pour autant. La narration aurait profité d’un peu plus d’interactivité et de personnages marquants. Sur le côté technique également, les graphismes et animations sont acceptables mais manquent à imiter l’émerveillement qu’Arrakis a procuré récemment au cinéma.

Le résultat est éminemment positif, avec un survival à ne pas manquer pour les fans du genre, et un jeu vidéo Dune qui vaut le détour à condition de se satisfaire d’une narration au service de la progression, et pas l’inverse.