Test de Borderlands 4 : une nouvelle ère de chaos

Sadique dans Borderlands 4

Le nouvel opus du looter-shooter le plus iconique au monde est sorti le 12 septembre 2025. Chaos maîtrisé ou échec cuisant ? Voici notre verdict sur Borderlands 4.

Douze ans après le phénoménal Borderlands 2, Gearbox signe enfin le grand retour de sa saga phare avec Borderlands 4. Après un troisième opus en demi-teinte et des incursions plus modestes avec The Pre-Sequel et Tiny Tina’s Wonderlands, la franchise avait besoin d’un véritable renouveau.

Passage en monde ouvert, la mystérieuse planète Kairos en décor, nouvelles mécaniques de gameplay et humour plus maîtrisé : ce quatrième épisode entend séduire à la fois les vétérans et les nouveaux venus. Reste à savoir si cette évolution était le pari gagnant ou un simple coup d’épée dans l’eau.

Captures d’écran :

  • Environnement dans Borderlands 4
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Borderlands 4, c’est quoi ?

Aux commandes de l’un des quatre Chasseurs de l’Arche jouables – Amon, Harlowe, Rafa ou Vex – vous êtes capturé par le mystérieux dictateur de la planète Kairos : le Gardien du Temps. Comme tous les habitants de la planète, vous vous retrouvez affublé d’une puce qui vous prive de votre libre arbitre.

Libéré par un dénommé Arjay, membre de la Résistance Écarlate, vous avez alors pour mission d’arpenter Kairos, ralliant ses différents peuples à votre cause pour libérer la planète de l’emprise du Gardien du Temps.

Un monde ouvert généreux

Le monde ouvert est devenu la norme pour les AAA modernes, et il paraissait comme évident que Borderlands finirait également par surfer la vague, pour le meilleur ou pour le pire. À mon sens, le pari est relevé haut la main.

En rapport

Borderlands 4 propose un open world qui n’a rien de révolutionnaire, mais qui s’avère aussi vaste que généreux. Les activités y sont nombreuses, de la collecte d’enregistrements qui approfondissent le lore à la capture de bases qui deviennent des mini-hubs, sans oublier les bunkers et mines faisant office de donjons.

Mais surtout, il y a l’équipement et plus spécifiquement les armes. Des milliards, à en croire Gearbox, notamment grâce aux pièces détachées des différents fabricants qui créent d’innombrables hybrides. Ainsi, chaque kill peut drop de quoi améliorer votre build, même après des dizaines d’heures de jeu. Cela permet à l’exploration et au combat de toujours rester utiles et excitants : combien d’open worlds peuvent s’en targuer ?

Enfin, Borderlands 4 a totalement révolutionné ses outils de déplacement. Déjà, le petit compagnon ECHO-4 pallie efficacement l’absence de mini-map en traçant à la demande le chemin vers l’objectif en cours. L’ajout d’un grappin – bien qu’utilisable uniquement sur des attaches dédiées –, de murs d’escalade et d’un planeur octroient la mobilité verticale nécessaire pour naviguer de haut en bas sans systématiquement avoir à chercher des escaliers. Mais surtout, le fait de pouvoir invoquer son véhicule à tout moment rend les déplacements infiniment plus satisfaisants que dans les opus précédents.

Le looter shooter dans toute sa splendeur

Tirer sur des trucs, puis trouver de nouvelles armes pour mieux tirer sur des trucs, c’est sans doute ce que ce Borderlands 4 fait de mieux. Le gunplay n’a jamais été aussi peaufiné. Les sensations de tir, les effets sonores, la variété des armes et de leurs mécaniques… Gearbox a encore relevé la barre de ce qui était déjà le gros point fort de la franchise.

Les nouveautés sont aussi de la partie, notamment grâce au grappin qui permet non seulement de se déplacer efficacement au combat, mais aussi de saisir à distance tout un tas d’explosifs à lancer sur vos ennemis. Plusieurs boss majeurs incorporent d’ailleurs des mécaniques qui incitent à utiliser le grappin, lui donnant une importance toute particulière. Le planeur et le dash sont aussi des ajouts remarquables, auxquels on s’habitue si vite qu’on en oublierait presque qu’ils n’existaient pas dans les Borderlands précédents.

Quant à l’aspect looter, il a lui aussi atteint une forme plus aboutie que jamais. En assouplissant le concept de fabricant – une arme Maliwan peut par exemple avoir un canon Jakobs pour faire ricocher ses balles – on se retrouve avec une variété d’armes toujours plus grande, qui incitera les joueurs les plus acharnés à farm à la recherche de la pièce d’équipement parfaite.

En parlant de farm, oubliez les insoutenables redémarrages de partie pour affronter à nouveau un boss. Avec la nouvelle mécanique Big Encore de Moxxi, il est devenu très simple d’enchaîner les combats à la recherche de l’arme légendaire de vos rêves.

Borderlands retrouve son mojo

Si Borderlands 2 est considéré par bien des joueurs comme le meilleur opus de cette saga, c’est notamment pour l’association de son antagoniste iconique Jack et d’un ton inimitable, mêlant humour dégénéré et moments de tension dramatique. Aucun opus suivant n’a su recréer la magie, et surtout pas Borderlands 3. Mais qu’en est-il du quatrième volet et du Gardien du Temps ?

Pour ce qui est du ton, Gearbox a enfin retrouvé la recette qui a fait son succès. L’humour est toujours bien présent, souvent efficace et bien plus proche de l’esprit de Borderlands 2 que du festival “pipi caca” de Borderlands 3.

Mais surtout, la longue trame principale n’oublie pas de mettre les blagues en sourdine par moment, pour se concentrer sur d’autres émotions. Borderlands 4 comporte son lot de scènes et de personnages marquants, et des enjeux sérieux parviennent à s’imposer malgré le ton général du jeu qui reste le plus souvent léger. Le scénario n’est pas d’une originalité déroutante et manque parfois de fulgurances, mais le tout reste cohérent et efficace.

Les Chasseurs de l’arche sont évidemment au centre de ce récit. Mon dévolu s’est porté sur Harlowe – une ex-ingénieure de Maliwan –, et il est toujours aussi palpitant de découvrir l’histoire et la psyché de son avatar à travers ses innombrables dialogues et réactions magnifiquement doublés. Évidemment, le choix d’un Chasseur de l’arche influe aussi sur le gameplay. Chacun a accès à trois compétences d’action, liées à trois arbres distincts remplis de passifs et autres améliorations qui façonnent les forces de votre personnage. Rien de révolutionnaire par rapport aux opus précédents, mais un système encore un peu plus poussé sans pour autant devenir trop complexe.

Un endgame bien ficelé, mais encore limité

L’aventure Borderlands ne s’arrête jamais aux crédits de fin. C’est même une fois l’histoire terminée et les niveaux accumulés que la grande aventure du farming et de l’optimisation commence. Sur le sujet, Borderlands 4 maîtrise parfaitement la forme… mais manque de fond.

Le premier ajout remarquable pour l’endgame est la mécanique de Big Encore de Moxxi, qui permet de réinitialiser n’importe quel combat de boss contre quelques dollars. Une fonctionnalité simple mais qui renvoie enfin à la préhistoire l’insupportable nécessité de relancer systématiquement la partie dans les opus précédents.

La progression de la difficulté, via les 5 niveaux de Chasseur Ultime, est également un gros point fort de Borderlands 4. Pour débloquer les niveaux de difficulté, il est nécessaire de compléter différents défis au niveau de Chasseur Ultime précédent. Cela consiste à battre des boss définis, et à rejouer des missions de la trame principale, avec évidemment une difficulté accrue. Un système simple, mais qui donne de véritables objectifs dans la progression endgame.

Enfin, une grande partie de la rejouabilité repose sur des rotations de contenu hebdomadaires. Chaque semaine, Gearbox propose quelques activités temporaires, comme une mission rejouable survitaminée, un boss renforcé et une boutique pleine d’équipement légendaire dont les joueurs doivent trouver l’emplacement sur Kairos.

Les systèmes sont bien là, robustes et intuitifs, mais qu’en est-il du contenu ? Malheureusement, il semble bien limité pour l’instant. Gearbox a déjà annoncé l’arrivée prochaine de Boss Invincibles, de la qualité de butin Pearlescent, et bien sûr de DLCs. C’est prometteur, mais on aurait certainement aimé voir quelques boss redoutables nous attendre dès le lancement.

Des performances à la ramasse

S’il y a bien un point noir à relever dans la copie rendue par Gearbox, c’est l’optimisation. À chacun sa tare, et j’ai personnellement profité d’une expérience assez fluide avec des paramètres graphiques moyens sur ma RTX 3070 Ti, après avoir manuellement augmenté la taille du cache des shaders (ce qui ne devrait en aucun cas être nécessaire).

Avec les paramètres graphiques proposés par auto-détection, je me suis initialement retrouvé dans une véritable foire au stuttering, avec des chutes de FPS vertigineuses lors de l’exploration de nouvelles zones et dans les combats bien peuplés.

D’après de très nombreux témoignages, l’herbe n’est pas plus verte sur console où des problèmes techniques – supposément des fuites de mémoire – obligent les joueurs à redémarrer très régulièrement le jeu tant les performances chutent au fil du temps.

L’équipe de développement a déjà déployé un correctif peu après la sortie du jeu, et tout laisse à croire que d’autres viendront dans les prochaines semaines afin de proposer aux joueurs une expérience acceptable. On peut s’attendre à ce que ce défaut majeur s’estompe donc au fil des semaines, mais cela n’excuse pas la sortie du jeu avec autant de problèmes techniques pour autant.

Verdict

Borderlands 4 remet la saga sur les rails, et en est l’opus le plus abouti. Il en deviendra même sans doute le meilleur si Gearbox s’attèle à lui offrir les optimisations nécessaires et des DLC à la hauteur des attentes.

Le jeu reprend et améliore presque tous les aspects cruciaux qui ont fait la renommée de la franchise, sans sombrer dans la nostalgie réchauffée. La raréfaction des apparitions de Clap-Trap pour laisser plus de place aux nouveaux personnages en est un parfait exemple. La planète offre un large panel d’environnements magnifiques, le monde ouvert est parfaitement adapté à un looter shooter de cet acabit, et le gunplay est plus jouissif que jamais.

Borderlands 4 a tout pour séduire les vétérans de la franchise comme les nouveaux venus.

Dexerto|Verdict

Critique de Borderlands 4

Très bon

Borderlands 4 reprend et améliore presque tous les aspects cruciaux qui ont fait la renommée de la franchise, sans sombrer dans la nostalgie réchauffée. Il a tout pour séduire les vétérans de la franchise comme les nouveaux venus.

Cyril PomathiodCyril Pomathiod|Critiqué sur PC