
Assassin’s Creed Shadows plonge les joueurs au cœur du Japon féodal à travers les yeux de Naoe, une Shinobi originaire d’Iga, et de Yasuke, un samouraï venu d’ailleurs. Ce qui suit est une aventure époustouflante, la meilleure depuis Black Flag malgré quelques défauts que les fans de la franchise connaissent bien.
Le développement d’Assassin’s Creed Shadows n’a pas été de tout repos. Initialement prévu pour novembre 2024, il a été repoussé à février 2025, puis encore une fois au 20 mars 2025. Ces délais visaient à aplanir la polémique entourant Yasuke et la représentation de l’ère féodale japonaise, notamment en raison des débats sur sa couleur de peau et les inexactitudes historiques supposées.
Malgré ces controverses, Assassin’s Creed Shadows s’impose comme l’un des épisodes les plus immersifs et visuellement réussis de la saga. Avec ses mécaniques de jeu innovantes, une intrigue captivante qui rivalise avec Black Flag et un système de combat impressionnant, ce nouvel opus coche toutes les cases du grand Assassin’s Creed.
Détails du jeu
- Prix : 69,99€ à 89,99€ selon la plateforme
- Développeur : Ubisoft
- Date de sortie : 20 mars 2025
- Plateformes : PS5, Xbox Series X/S, PC
- Version testée : PS5
Un retour aux fondamentaux
Dix-huit ans après la sortie du premier Assassin’s Creed, Ubisoft tente encore d’atteindre la perfection avec son gameplay mêlant infiltration, parkour et combats brutaux dans des cadres historiques fascinants.
Depuis Origins en 2017, la série a eu du mal à retrouver ce qui faisait son succès initial, optant souvent pour une approche plus frontale et spectaculaire. Shadows marque un retour aux sources en remettant l’infiltration au centre de l’expérience, et c’est une excellente nouvelle.
Dans la peau de Naoe, une shinobi en quête de vengeance après la perte d’un être cher, et de Yasuke, un samouraï ayant lui aussi subi une tragédie, le jeu emmène les joueurs à travers tout le Japon pour rassembler des alliés et traquer le seigneur responsable de leurs souffrances.
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Shadows conserve les ingrédients des Assassin’s Creed modernes : exploration poussée, une multitude de quêtes annexes, des duels épiques et bien sûr, les mythiques bottes de foin pour amortir les chutes les plus téméraires.
Inspiré par ses prédécesseurs, Shadows reprend la quête principale contre une organisation maléfique dans le style d’Odyssey et conserve l’immensité du monde ouvert que les fans adorent. L’arsenal mortel d’armes améliore les combats introduits dans Origins, tandis que l’histoire atteint le niveau des meilleures intrigues de la franchise, à l’image de Brotherhood et Black Flag.
Bien sûr, Shadows n’est pas exempt de bugs et de glitchs (des morts coincés dans les murs, ça vous dit quelque chose ?), et il nous est même arrivé de croiser un adversaire invincible (et non, ce n’était pas le légendaire Miyamoto Musashi).
Ajoutez à cela le “charme” typique d’Assassin’s Creed : un système de combat parfois rigide et des ennemis prévisibles, qui vous donnent l’impression d’être un guerrier bien trop puissant pour ses adversaires.
Malgré cela, Shadows brille par son ambiance et ses mécaniques de jeu. Si vous êtes un amateur d’Odyssey (comme nous), vous allez adorer. D’ailleurs, le décrire comme un “Odyssey au Japon” serait loin d’être une insulte, bien au contraire.
Naoe et Yasuke
Comme dans Syndicate, Assassin’s Creed Shadows propose deux protagonistes : Naoe et Yasuke. Chacun possède son propre style de combat, ses armes, son armure et son histoire, offrant ainsi aux joueurs une flexibilité dans leur approche.
Naoe est le premier personnage jouable et Yasuke ne devient accessible qu’après environ quatre heures de jeu. Ce choix surprenant s’avère pourtant judicieux, car il permet de s’imprégner du quotidien d’une shinobi et de comprendre sa soif de vengeance après la destruction de son clan.
Sans trop en révéler, son histoire est simple mais percutante, idéale pour un personnage dont la force réside dans la discrétion.

De son côté, Yasuke arrive plus tard dans l’intrigue, ce qui peut donner l’impression qu’il joue un rôle secondaire, surtout pour ceux qui préfèrent l’infiltration. Mais une fois en combat, il révèle toute sa puissance. Que ce soit avec sa massue à deux mains ou son katana capable de trancher un ennemi en deux, Yasuke adopte une approche bien plus brutale. Moins agile que Naoe, il compense par sa force et son style de combat digne des classiques de Kurosawa.
Il est toutefois dommage que son histoire soit dévoilée aussi tard dans l’aventure, alors qu’elle aurait mérité d’être intégrée plus tôt, tant elle enrichit la relation entre les deux héros.
Malgré cela, les arcs narratifs de Naoe et Yasuke s’entrelacent habilement, offrant une aventure immersive et poignante, un exploit rare dans la franchise. Après tout, les scénarios des récents opus, comme Origins et Valhalla, n’ont pas toujours été leur point fort.
Des nouveautés bienvenues
Dans une saga aussi emblématique, il est tentant de comparer chaque nouvel opus aux précédents. Pourtant, Assassin’s Creed Shadows introduit plusieurs fonctionnalités inédites qui font toute la différence.
L’une des plus marquantes est le repaire, sans doute l’une des meilleures additions jamais vues dans un AC. Plus qu’un simple endroit pour exposer ses trophées, ce camp de base est un élément central de l’aventure, influençant directement le gameplay en améliorant certaines capacités, en débloquant des éclaireurs et en augmentant les gains d’XP.

Les éclaireurs constituent une autre nouveauté intéressante. Plutôt que de suivre un marqueur sur la carte, les joueurs doivent récolter des indices fournis par des PNJ pour localiser leurs cibles. Un ajout frustrant au début, mais qui devient rapidement un élément immersif et gratifiant une fois maîtrisé.
Après tout, pourquoi Naoe, qui n’a jamais quitté Iga, connaîtrait-elle les moindres recoins d’Osaka ? Elle ne les connaît pas, et nous non plus. Mais avec l’aide des éclaireurs, la traque prend tout son sens. Cette mécanique, bien que déroutante au départ, renforce considérablement l’immersion.
Enfin, parlons de la météo. Présentée comme un élément révolutionnaire avant la sortie du jeu, elle devait influencer le gameplay et l’exploration. Malheureusement, cette promesse n’est que partiellement tenue. Hormis de légères variations visuelles et un impact mineur en hiver, elle n’apporte pas la dynamique attendue.
Verdict : 4/5
Cela fait plus d’une décennie qu’Assassin’s Creed cherche à retrouver son identité, et grâce à Shadows, la franchise y parvient enfin. Certes, quelques défauts subsistent, comme un système de combat parfois rigide et une narration qui aurait pu mieux intégrer Yasuke, mais ce nouvel opus prouve que la saga a encore de l’ambition et du souffle.
Que vous souhaitiez explorer le Japon féodal, infiltrer un château ennemi ou vous attacher aux nombreux personnages qui peuplent cet univers, Assassin’s Creed Shadows est une véritable pépite. Il est sans conteste, le meilleur Assassin’s Creed depuis Black Flag.
Cet article est une traduction du test réalisé par Jessica Filby pour Dexerto.com.