Critique de la saison 3 de Squid Game, un final audacieux qui claque

Gi-hun menaçant dans la saison 3 de Squid Game

La saison 3 de Squid Game est le retour qu’on espérait aux jeux, mais aussi aux métaphores cruelles qui avaient fait le succès des premiers épisodes de 2021, malgré quelques redites.

Grosse surprise de 2021, la série coréenne de Hwang Dong-hyuk avait ce petit quelque chose d’unique capable de la faire sortir de la masse de nombreux titres balancés dans la fosse aux lions et livrés à eux-mêmes chaque mois sur la plateforme de streaming Netflix. Au milieu de ses concurrentes et en plein mouvement Hallyu, cette vague d’œuvres sud-coréennes qui submergeait déjà nos écrans depuis quelques années, Squid Game l’a emporté haut la main en se démarquant grâce à sa direction artistique aussi décalée qu’affirmée et ses propos forts, le tout enrobé dans un joli paquet cadeau d’horreur sociale parfois bien gore.

En se découvrant un tel succès, Netflix avait évidemment tout intérêt à ne plus le lâcher : c’est donc sans trop de surprise que les spectateurs apprenaient la mise en production d’une suite en 2022, et deux nouvelles saisons ont depuis rejoint le catalogue. Mais peut-être parce que l’engouement avait été immense avec la saison 1, la saison 2 avait fait quelques déçus, le public n’étant pas rassasié face au manque de jeux morbides ou à la longueur jugée trop courte, le chapitre se concluant dans un cliffhanger frustrant. Si bien que le troisième et dernier chapitre était attendu au tournant : que vaut la saison 3 de Squid Game ?

In-ho alias le maître du jeu dans la saison 3 de Squid Game

On le savait depuis les affirmations du créateur Hwang Dong-hyuk plus tôt dans l’année, la saison 3 de Squid Game allait faire la part belle au vertige. Et elle l’a fait de manière exemplaire, les épreuves en imposant toujours plus alors que les joueurs ont retrouvé leur place de fourmis que les plus riches s’amusent à écraser consciencieusement entre deux dialogues suintant de haine sociale.

Et là-dessus, les acteurs remplissent parfaitement leur rôle, qu’on parle d’ordures, de victimes désabusées ou encore de moutons persuadés d’être devenus des loups. Mais c’est avant tout la performance du duo Lee Jung-jae (Gi-hun) et Lee Byung-hun (In-ho, alias le maître du jeu) qui mérite d’être saluée, tandis qu’elle donne tout son sel à cet ultime chapitre.

Les jeux sont nouveaux, originaux et alors que les candidats approchent de la grande finale, ils se font fatalement plus violents et cruels. On s’est enfin attaché aux participants, et on a enfin peur qu’ils disparaissent dans tout le mépris qu’implique l’organisation d’un tel tournoi qui n’a pour seul but que de satisfaire une élite dédaigneuse.

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Gi-hun à l'entrée d'une épreuve dans la saison 3 de Squid Game

Car ces épreuves ne se contentent pas d’être brutales et sanglantes, mais véhiculent à nouveau le message du réalisateur sur les dérives sociétales. Avec, surtout, quelques bonnes idées pour agrémenter cette nouvelle édition des jeux du calamar, aussi diaboliques qu’elles sont justifiées pour parler d’héritage social et de l’inégalité des chances qui commence avant même la naissance.

Sauf que tous les arcs narratifs n’ont pas la même intensité, et on peut trouver quelques longueurs, voire des redondances parmi les différentes histoires qu’on tient à nous raconter. Le visionnage vaut pourtant la peine de supporter ce creux en milieu de saison, ne serait-ce que pour les deux épisodes finaux qui retrouvent du mordant et offrent la conclusion tant attendue à l’histoire de Gi-hun, avec même une petite surprise à la fin.

Dexerto|Verdict

Critique de Squid Game Saison 3

Très bon

La saison 3 de Squid Game est égale au reste de la série, avec quelques ajouts intelligents qui viennent nourrir la mythologie autour des jeux et ce qu'ils représentent, tout en offrant une bonne dose de thriller qui rappellera sans conteste les premiers frissons de la saison 1, alors qu'on découvrait encore naïvement l'univers cruel qu'avait créé par Hwang Dong-hyuk. Et si cet ultime chapitre peut accuser des légères longueurs, elles en deviennent presque négligeables tant le reste est bon dans son ensemble.

Joanna MuttonJoanna Mutton