Le studio de John Wick veut utiliser l’IA pour transformer ses films, les fans s’insurgent

Hunger Games, Twilight et John Wick comptent parmi ses plus grandes franchises cinématographiques, ce qui n’empêche pas Lionsgate de se retrouver sous le feu des critiques alors qu’il prévoit d’utiliser l’IA.
Ballerina vient de s’élancer dans les salles obscures, prenant appui sur la saga John Wick elle-même portée par Keanu Reeves – qui fait une apparition dans le volet avec Ana de Armas -, mais déjà Lionsgate se concentre sur un nouveau sujet. Le studio à l’origine de certains des plus grands films au cinéma de ces dernières années, voire décennies, compte en effet inclure l’intelligence artificielle dans ses plans, et ça ne passe décidément pas du côté des cinéphiles.
D’autant plus alors que le studio est déjà en train d’œuvrer sur de très gros titres pour les prochaines années : entre Les Intrus – Chapitre 2 prévu pour octobre 2025, Insaisissable 3 qui se révélera en novembre ou encore Hunger Games : Lever de soleil sur la moisson attendu pour 2026, les amateurs d’aventures en tout genre seront servis. Sauf que l’idée de rebrander les anciens films du studio grâce à l’IA, elle, provoque déjà un tollé de la part des fans.
Lionsgate veut utiliser l’IA pour rendre ses anciens films “plus adaptés aux enfants ou animés”
C’est auprès de Vulture que le vice-président de Lionsgate, Michael Burns, a indiqué que le studio envisageait d’utiliser l’IA pour transformer certains de ses films déjà sortis afin de les rendre plus “adaptés” à un jeune public, ou encore de les convertir en films d’animation.
“On explore les possibilités,” confirme-t-il auprès du média, avant de préciser : “On essaie des choses, pour voir ce qui fonctionne… Maintenant, on peut demander à l’IA de faire passer une œuvre en anime, ou la rendre accessible aux enfants. Et trois heures plus tard, on a le film.“
L’exemple hypothétique donné par Michael Burns consiste à prendre l’une des franchises d’action emblématiques de Lionsgate et à utiliser un logiciel appelé Runway pour “reconditionner et revendre ce que le studio possède déjà, en ajustant le ton, le format et la classification pour produire une version plus douce destinée à un public plus jeune ou convertir un film en prise de vue réelle en dessin animé.” Les acteurs et autres ayants droit seraient rémunérés, “mais je peux le faire, et je peux le revendre maintenant.“
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L’utilisation de l’IA en soi n’est déjà plus vraiment nouvelle dans le domaine du cinéma, puisqu’elle vient parfois prémâcher le travail du montage, des effets spéciaux et autres parties techniques comme l’étalonnage du son et le doublage, sans pour autant remplacer complètement les professionnels – même si elle rend parfois leur situation plus précaire qu’elle ne l’était déjà. On retrouve ainsi différents outils du logiciel Runway dans des projets comme Everything Everywhere All At Once et House of David, mais il n’y aurait rien de surprenant à ce que d’autres films et séries en aient eu l’usage sans l’annoncer publiquement.

Quant aux projets de Lionsgate, aucun projet concret n’a encore été validé : “Il y a ce film pour lequel on essaie de décider si on le produit ou non. Il y a un plan de dix secondes, 10 000 soldats sur une colline avec des chevaux en pleine tempête de neige“, explique Michael Burns, qui évoque le fait que Runway pourrait réduire un budget d’un million de dollars à environ 10 000 dollars. Sauf que le public, lui, réagit très mal.
“Imaginez être réalisateur, mettre tout votre cœur et votre âme dans un film, et quelqu’un le transforme en Baby Shark pour son gosse. Le futur, c’est maintenant“, répond ainsi un internaute à une publication sur le sujet sur X/Twitter.
“C’est peut-être l’une des pires choses que j’ai jamais lues,” ajoute un autre, tandis qu’un troisième commente : “Je déteste cette m**de, c’est tellement glauque.”
D’autres studios susceptibles d’utiliser l’Intelligence Artificielle sont également mentionnés dans le même article, un lanceur d’alerte anonyme confirmant que l’IA est déjà intégrée aux processus de travail en studio. Un autre évoque des studios “trop effrayés” par les syndicats, suite aux grèves de la SAG-AFTRA et de la WGA – qui luttaient justement en partie contre le remplacement des artistes par l’IA -, pour rendre leurs projets publics.