Critique d’Indociles : que vaut le nouveau thriller à tendances sectaires de Netflix ?

Abbie et Rory dans la série Indociles

Netflix présente un nouveau thriller rempli de mystère au fin fond de la forêt : on vous dit ce qu’on a pensé d’Indociles.

Tall Pines est une petite ville pas comme les autres : même loin des grandes cités, le lieu est idéal pour se créer une vie dans une communauté soudée où personne ne juge son voisin. Les habitants y sont bienveillants et inclusifs, et Evelyn veille sur la petite population avec attention, tout en gérant une académie pour “adolescents perturbés” qu’elle aide… sauf que les apparences sont trompeuses, et Alex, qui vient de s’installer dans le coin avec Laura, va rapidement sentir que quelque chose cloche derrière cette façade un peu trop belle pour être vraie.

Autant éviter tout de suite un potentiel quiproquo : si le projet s’intitulait au départ Tall Pines avant de devenir Wayward en version originale, il n’est pas lié à la série Wayward Pines et est bien une histoire originale. La nouvelle création de Mae Martin, qu’on connaît déjà pour Feel Good, joue avec les thèmes de l’inclusion et de la manipulation pour entraîner ses spectateurs dans une intrigue sordide et perturbante. Indociles est un de ces récits qui a mûri sur la durée, comme l’a fait comprendre la·le créateur·ice alors qu’iel expliquait en 2023 avoir attendu des années avant de pouvoir enfin raconter ce récit.

Laura dans la série Indociles

On retrouve ainsi une communauté recluse au fin fond de la campagne américaine et tous les aspects un peu sectaires auxquels on pourrait s’attendre sont là, avec en bonus une ouverture d’esprit presque excessive.

Une ville parfaite comme on en rêvait ? Pas forcément, car une telle inclusivité en deviendrait presque douteuse. Ce qui n’est pas dénué d’ironie quand on sait qu’Indociles est proposé par Netflix, souvent pointé du doigt pour ses tentatives d’inclusivité souvent maladroites qui obtiennent un effet contraire à celui désiré : quand Alex entend à longueur de journée que les “personnes comme lui” sont les bienvenues, on ne fait en réalité que creuser davantage le fossé entre le héros et le reste du casting. Et c’est bien vu, les maladresses (volontaires) s’ajoutant à la sensation de malaise qui imprègne déjà les lieux alors que les secrets sont peu à peu déterrés.

Evelyne au camp de la phase Gravir dans la série Indociles

C’est là l’atout d’Indociles, qui joue sur les clichés du thriller et parvient à prendre à revers les habitudes du spectateur. Parfois, on conforte le public dans ses attentes, et d’autres fois, un retournement de situation vient changer la donne. Et pour donner corps aux méandres – plutôt maîtrisés – du scénario, on peut compter sur un rythme bien à part, qui s’autorise parfois des scènes plus lentes.

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En revanche, si la série réussit assez bien à préparer le terrain en instaurant une atmosphère pesante et paranoïaque, elle peine parfois à vraiment décoller et déployer son plein potentiel. Certains arcs sont un peu plus creux que d’autres et manquent d’impact, tandis que des personnages paraissent sous-exploités.

Toni Collette alias Evelyn dans la série Indociles

Les performances des acteurs fonctionnent toutefois bien, malgré quelques faiblesses – notamment le personnage d’Alex, incarné par Mae Martin en personne, qui manque souvent de nuance et semble sans arrêt soit en colère, soit perdu. Mais c’est surtout Toni Collette qui semble taillée pour son rôle. L’actrice excelle comme toujours dans les jeux de regard, les pauses dérangeantes et les sourires millimétrés qui font froid dans le dos, et elle est parfaite pour camper l’étrange, la charismatique, la redoutable Evelyn, offrant une profondeur et une présence nécessaire à un personnage clé d’Indociles.

La note de dexerto : 3/5

Les 8 épisodes d’Indociles sont disponibles sur Netflix depuis le 25 septembre 2025.

Dexerto|Verdict

Critique de Indociles

Bien

Les épisodes d'Indociles se succèdent avec une fluidité certaine et entraînent les spectateurs dans les mystères de la petite communauté de Tall Pines. Si la série n'est pas exempte de défauts, elle n'en reste pas moins un bon divertissement qui mérite le détour par la petite communauté dirigée par une Toni Collette bien flippante comme il faut.

Joanna MuttonJoanna Mutton