
La série de Charlie Brooker revient dans une saison 7 qui peine à surprendre, mais qui reste efficace dans d’autres domaines.
C’est devenu une rengaine, un rendez-vous régulier et généralement plaisant, rappelant les quelques cadeaux qu’on pourrait espérer à un anniversaire : Black Mirror est revenue, portant dans sa hotte six épisodes inédits histoire de se rappeler à notre bon souvenir sur Netflix. Un nombre plutôt élevé et donc assez surprenant, considérant que la création de Charlie Brooker en est déjà à sept saisons. Surtout quand on constate que pour ce qui est des technologies qui font peur ou inquiètent, on est déjà en plein dedans, ce nouveau chapitre sortant à un moment où l’IA fait à nouveau scandale en piquant la patte visuelle du studio Ghibli, ou encore quand la bataille de la désinformation numérique fait rage.

Black Mirror peut-elle encore choquer, déranger, effrayer ? À la fois oui et non. Car l’effet de surprise a disparu depuis longtemps, et les drones, intelligences artificielles et autres espaces virtuels ne suffisent plus à surprendre des spectateurs qui se sont aguerris au fil des sept chapitres sortis en presque quinze ans. Ce n’est d’ailleurs probablement pas pour rien que la série a décidé de faire un écart pour la première fois de son existence, brisant ses propres règles pour proposer une suite à l’un de ses épisodes les plus acclamés, USS Callister : ironiquement, c’est en sortant un numéro 2 que l’anthologie se renouvelle… mais on serait aussi tenté d’y voir un aveu de faiblesse, dans ce que ce retour aux sources suggère indirectement sur le besoin d’éviter de se casser la tête à trouver du neuf.
Heureusement, Black Mirror a d’autres arguments solides que des machines qui font peur. Car si la surprise et le choc ne marchent plus, la série propose malgré tout des épisodes de qualité. Au point, fatalement, que certains d’entre eux se retrouvent dans l’ombre de leurs camarades, risque inhérent au formant de l’anthologie. Qu’on ne s’y trompe pas, aucun épisode n’est mauvais dans la saison 7, qui reste agréable dans son ensemble. Mais c’est plutôt qu’elle compte des volets qui se distinguent largement du reste, utilisant le prétexte de la technologie comme simple tremplin pour décoller vraiment et offrir une histoire plus complète, parfois même avec une technique plus tranchée.

Oui, c’est vrai que la performance de Peter Capaldi casse la baraque entre moult clins d’œil à Bandersnatch dans De simples jouets, mais il faut surtout mentionner Hôtel Rêverie et ses images stylisées ou son histoire d’amour toute en subtilité, ou encore la douceur mélancolique d’Eulogie. Si Black Mirror ne brille plus vraiment dans le perturbant, les épisodes plus “thriller” pouvant désormais être rangés dans la case de simple divertissement aisément oubliable, la série reste excellente quand elle va au-delà des fameuses dérives technologiques qui faisaient son ADN à ses débuts, pour s’intéresser réellement à l’humain, donnant alors plus de place à ses personnages et à l’image.
La note de Dexerto : 3/5

La saison 7 de Black Mirror ne surprendra ni les spectateurs de la première heure, ni les nouveaux qui la découvrent à une époque où les problèmes dus à la technologie sont devenus réalité depuis longtemps. Mais les quelques moments de grâce au milieu d’épisodes toujours efficaces font d’elle un bon divertissement, qui ne devrait pas décevoir le public.
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Les six épisodes de la saison 7 de Black Mirror sont sur Netflix depuis le 10 avril 2025. Et pour plus de contenus, vous pouvez jeter un coup d’œil à la liste des films et séries qui sortent en streaming ce mois-ci, toutes plateformes confondues.