
Pour ceux qui préfèrent se faire dévorer le cerveau plutôt que le poser sur la table avant de voir un film, on a là une sélection savoureuse des meilleurs titres de zombies.
28 ans plus tard signe le retour bien punk de Danny Boyle à ses amours perdus, en reprenant l’univers de 28 jours plus tard tout en lui faisant gagner encore quelques niveaux de gore, mais aussi en ajoutant quelques trouvailles visuelles. Film d’horreur à ne pas manquer cette année, le titre est le premier volet de ce qui s’annonce comme une trilogie, mais il faudra attendre avant de retrouver la suite.
Sauf que la patience n’est pas le fort de tout le monde, et certains spectateurs pourraient se languir d’histoires de morts revenus à la vie pour aller croquer le reste de l’humanité. C’est là qu’on intervient : qu’il soit lent ou vif comme l’éclair, décérébré ou vicieusement malin, mort ou infecté, le zombie a clairement pris ses aises dans le septième art, et on vous propose notre top des meilleurs films qui lui sont consacrés.
Je suis une légende

- Réalisateur : Francis Lawrence
- Casting : Will Smith, Alice Braga, Charlie Tahan
Résumé : Trois ans après qu’un traitement contre le cancer raté ait décimé l’humanité, Robert Neville erre seul dans New York avec son chien. Le jour, le duo essaie de sauver le monde pour tromper la solitude. La nuit, il ne peut que se cacher des créatures qui s’éveillent.
Si Je suis une légende est aussi bas dans le classement, c’est parce qu’on a triché et que le zombie est ici remplacé par une créature rappelant davantage le vampire que le mort-vivant – et aussi parce que la fin peut laisser perplexe. Mais il reste un titre palpitant, effrayant, et profondément touchant, grâce à la performance de Will Smith qui convainc son public sans le moindre effort. La solitude est omniprésente, et la démence guette sans cesse, si bien qu’on pourrait presque éprouver du soulagement quand surviennent les moments plus intenses où le danger vient percuter de plein fouet le héros. Frissons garantis.
Little Monsters

- Réalisateur : Abe Forsythe
- Casting : Lupita Nyong’o, Alexander England, Josh Gad
Résumé : L’institutrice Miss Caroline est charmante, forte, douce, pédagogue. Pour Dave, musicien raté et adulescent, elle est clairement la femme parfaite, et quand il apprend qu’elle cherche des accompagnants pour une classe verte, il se présente aussitôt en s’imaginant la conquérir. Sauf qu’à côté de la ferme où les enfants se rendent, se trouve un camp militaire sur le point de relâcher un virus qui provoquera une épidémie de zombies.
En rapport
Après avoir brillé dans le titre horrifique Us de Jordan Peele, Lupita Nyong’o s’est retrouvée en tête d’affiche d’un autre film de genre, Little Monsters, qui n’a malheureusement pas eu droit à une sortie en salles en France. La comédie ne révolutionnera pas le genre, mais reste divertissante et la présence des gamins pour déstabiliser des adultes pas toujours très compétents est bien vue.
Bienvenue à Zombieland

- Réalisateur : Ruben Fleischer
- Casting : Woody Harrelson, Emma Stone, Jesse Eisenberg, Abigail Breslin
Résumé : À la suite d’une épidémie d’une souche mutante de la maladie de la vache folle qui provoque l’état de zombie, un groupe de survivants s’associe dans l’espoir d’éviter les groupes errants de morts-vivants.
Le genre du zombie oscille sans cesse entre deux registres : le comique et le tragique. Et Zombieland a clairement choisi son camp, préférant prendre la fin du monde à la rigolade. Sans chercher à taper dans la subtilité, le film s’amuse à déconstruire la formule du revenant qui était devenue omniprésente à l’époque de sa sortie – la faute en partie au succès retentissant de 28 jours plus tard -, se retrouvant dès lors rempli de gags métas, et présentant au passage un des meilleurs caméos de film d’horreur.
La Nuit a dévoré le monde

- Réalisateur : Dominique Rocher
- Casting : Anders Danielsen Lie, Golshifteh Farahani, Denis Lavant
Résumé : Alors qu’il se réveille dans un appartement parisien après une fête bien arrosée, Sam découvre que la ville est envahie par des zombies. Isolé, il doit naviguer dans un monde silencieux et désert où sa survie dépend non seulement de la fuite des morts-vivants, mais aussi de sa capacité à préserver sa propre santé mentale.
Certains se réveillent dans des chambres d’hôpital pour découvrir que l’apocalypse zombie a eu lieu, mais d’autres mènent une vie plus banale et sont simplement occupés à décuver. Sauf que la gueule de bois s’accompagne pour notre héros d’une situation bien moins enviable que le simple besoin de se faire un shot de paracétamol. Si le zombie est bien l’élément déclencheur de l’intrigue, La Nuit a dévoré le monde se penche surtout sur les effets de l’isolement lorsqu’il est subi, et Anders Danielsen Lie livre une performance impeccable. Le tout dans les rues de Paris, un décor qui offrira un peu d’originalité aux spectateurs blasés des grands buildings américains ou des plaines britanniques.
World War Z

- Réalisateur : Marc Forster
- Casting : Brad Pitt, Mireille Enos, James Badge Dale, Matthew Fox
Résumé : Gerry Lane, un enquêteur de l’ONU, doit voyager à travers le monde dans l’espoir de trouver un remède à un étrange virus qui transforme les malades en zombies.
Adapter le roman de Max Brooks pour le grand écran relevait presque de la mission impossible, et il faut reconnaître que le résultat est assez loin de l’original, qui offrait davantage un récit choral de témoignages – que tout fan de zombies devrait d’ailleurs dévorer. Pourtant le charme de Brad Pitt opère, et certaines scènes restent suffisamment mémorables pour l’utilisation du zombie non pas en tant qu’individu, mais bien comme un élément d’un tout capable de tout écraser ou balayer sur son passage : les montagnes de morts-vivants qui s’accrochent à des murs comme le feraient des fourmis, les déferlantes de corps qui inondent les rues à une vitesse folle ou encore certains claquements de dents sont quelques exemples des bonnes idées qu’on retrouve dans World War Z. Mais allez quand même lire le bouquin.
Braindead

- Réalisateur : Peter Jackson
- Casting : Timothy Balme, Diana Peñalver, Elizabeth Moody
Résumé : Une romance naissante prend un tournant radical lorsque le petit ami, Lionel, découvre que sa mère collante est la patiente zéro d’une épidémie effroyable de zombies.
Moulant, dégoûtant et merveilleusement grotesque, Braindead est le genre de chef-d’œuvre absurde que Peter Jackson peut sortir lorsqu’il n’est pas en voyage en Terre du Milieu. La rencontre adorable et naïve devient un fil conducteur idéal au milieu du chaos et de la réjouissance sanglante. Avis à ceux qui n’aiment pas passer la tondeuse à gazon : ce film hantera vos pires cauchemars, et c’est glorieux. Et en plus, c’est dispo en VF sur YouTube.
Coupez !

- Réalisateur : Michel Hazanavicius
- Casting : Romain Duris, Bérénice Bejo, Grégory Gadebois, Finnegan Oldfield
Résumé : Les techniciens sont blasés, les acteurs ne se sentent pas vraiment concernés, pourtant le réalisateur investit toute son énergie pour tourner ce film de zombies dans un bâtiment désaffecté.
Coupez ! est certainement le film le plus méta de cette sélection, et il se peut que les blagues ne touchent pas tout le monde. Pourtant, une fois passée la première demi-heure à se creuser la tête pour tenter de comprendre ce qu’on est en train de regarder, les pièces du puzzle commencent à trouver leur place, et l’absurde prend le relai pour de bon. Et pour ceux qui en voudraient plus, le long-métrage est bel et bien une adaptation d’un autre film, intitulé cette fois Ne coupas pas ! et réalisé par Shin’ichirô Ueda. Une oeuvre qui aurait elle aussi trouvé sa place dans ce top, mais on a choisi d’être chauvin.
Planète Terreur

- Réalisateur : Robert Rodriguez
- Casting : Rose McGowan, Freddy Rodriguez, Michael Biehn
Résumé : Lorsqu’un lieutenant d’armée fou libère délibérément un gaz mutagène, il déclenche une réaction en chaîne qui transforme la planète Terre en Planète Terreur.
Dégueulasse et grotesque, Planète Terreur est une lettre d’amour aux films de monstres d’antan, aussi subtile qu’un bon coup dans la gueule. Malgré une certaine satisfaction macabre qu’on tire de ce spectacle de mutants dégénérés qui fondent petit à petit – une scène est même particulièrement cathartique -, la véritable star de Planète Terreur est clairement Rose McGowan, qui livre une performance explosive dans un film rempli de péchés mignons et autres couilles dans le potage.
The Dead Don’t Die

- Réalisateur : Jim Jarmusch
- Casting : Bill Murray, Adam Driver, Tilda Swinton, Chloë Sevigny
Résumé : Les choses ne tournent pas rond à Centerville. Entre la lune qui s’incruste sans cesse dans le ciel et les jours qui n’ont plus de vrai rythme, c’est le chaos, et les scientifiques sont de plus en plus inquiets. Jusqu’à ce qu’un événement de trop survienne : les morts arrêtent de mourir, et reviennent pour s’en prendre aux vivants.
The Dead Don’t Die a clairement divisé à sa sortie, s’appuyant sur un casting de folie qui n’aura pas manqué d’attirer du monde en salle… pour découvrir un film de Jim Jarmusch pur jus. C’est délicieusement absurde et stupide, ça prend son temps, c’est bourré à craquer de références marrantes au cinéma de genre et effectivement, rien n’a de sens. Mais c’est justement parce que The Dead Don’t Die réunit deux univers qui semblaient pourtant aux antipodes qu’il en devient un objet unique, et rien que pour ça (mais pas que), il mérite le détour.
Le Retour des morts-vivants

- Réalisateur : Dan O’Bannon
- Casting : Clu Gulager, James Karen, Thom Mathews, Don Calfa
Résumé : Suite (très peu officielle) de La Nuit des morts-vivants, Le Retour des morts-vivants s’intéresse à un groupe d’employés dans un entrepôt alors qu’ils luttent contre une horde de goules réanimées par un mystérieux gaz toxique.
Alors que les films de zombies de Romero offrent une méditation réfléchie sur l’humanité, la société en général et la déshumanisation par le capitalisme, les films de Dan O’Bannon en sont les cousins anarchistes et punk, nettement plus intéressés par le fun de la forme que par le message en fond. Ce qui ne les empêche pas de taper juste – ou juste taper -, dans un choc irrévérencieux qui se régale du macabre et du monstrueux, en racontant leurs blagues aussi débiles que sordides.
L’Armée des morts

- Réalisateur : Zack Snyder
- Casting : Sarah Polley, Ving Rhames, Jake Weber, Mekhi Phifer, Ty Burrell
Résumé : Une infirmière se réveille pour tomber sur la petite fille de sa voisine dans sa chambre. Après avoir échappé à la faim dévorante de la gamine, elle découvre à l’extérieur que l’apocalypse zombie a commencé. Aux côtés de quelques autres survivants, elle trouvera alors refuge dans un centre commercial.
Est-ce que L’Armée des morts possède l’intelligence mordante du classique de George A. Romero ? Pas du tout. Est-il plus divertissant ? Complètement. Plus effrayant et plus vicieux, l’opus signé par Zack Snyder révèle des scènes d’action haletantes, et une fin tragique qu’on n’oublie pas. Et on n’a pas peur de dire que vingt ans plus tard, c’est toujours le meilleur film de la carrière de Snyder – et tant pis s’il faut affronter des hordes de fans préférant voir Henry Cavill prendre des poses en collants bleus.
The Last Girl – Celle qui a tous les dons

- Réalisateur : Colm McCarthy
- Casting : Gemma Arterton, Paddy Considine, Glenn Close, Sennia Nanua
Résumé : Dans un futur proche, une infection a transformé l’essentiel de l’humanité en créatures décérébrées et agressives, mais un espoir subsiste grâce à quelques enfants capables de penser par eux-mêmes malgré leur contamination. Parmi eux, Melanie, qui va devoir découvrir qui elle est vraiment, et faire un choix capital pour la survie de l’espèce – humaine ou zombie.
The Last Girl – Celle qui a tous les dons présente une vision nouvelle et réfléchie de la formule des zombies, en équilibrant savamment les frissons classiques du genre avec un dilemme moral particulièrement épineux. Comme pour Je suis une légende, l’histoire de Melanie pousse le public à s’interroger sur la place de l’humain dans le monde, et sur la fine frontière entre le survivant et le monstre.
REC

- Réalisateurs : Jaume Balagueró, Paco Plaza
- Casting : Manuela Velasco, Pablo Rosso, Ferrán Teraza, David Vert
Résumé : Lors d’une nuit de garde tranquille, une journaliste reçoit un tuyau concernant une vieille femme piégée dans son appartement. Accompagnée de son caméraman et de deux pompiers, elle se rend sur place pour la sauver – mais les choses dérapent de manière diabolique.
Si le film d’horreur excelle dans un sous-genre en particulier, c’est bien le found-footage. Et REC a très bien su se servir de ses ressorts narratifs pour le mêler aux histoires de zombies, dans un long-métrage qui accompagne avec brio des personnages lambda alors qu’ils découvrent peu à peu dans quel pétrin ils se sont fourrés. Une vraie pépite qui se distingue nettement par de vraies bonnes trouvailles et pour sa cohérence avec le format, réussissant à exploiter son atmosphère pesante pour mieux mettre en valeur les moments les plus intenses et terrifiants.
La Nuit des morts-vivants

- Réalisateur : George A. Romero
- Casting : Duane Jones, Judith O’Dea, Karl Hardman
Résumé : Un groupe d’inconnus se barricade dans une ferme pour échapper à une soudaine épidémie de morts-vivants. Alors que les tensions montent, chacun va falloir lutter non seulement contre la horde grandissante de revenants, mais aussi contre les peurs et les préjugés profondément ancrés parmi les différents membres du groupe.
Impossible de ne pas citer au moins un film de George A. Romero, tant le réalisateur est considéré comme le père du film de zombies tel qu’on le connaît. La Nuit des morts-vivants est un immanquable, qui a posé les fondations de la fable du revenant moderne, utilisant l’horreur du monstre revenant à la vie pour mieux servir un vrai propos. Entre son style brut et réaliste, sa réflexion sociale novatrice et sa critique du racisme aux États-Unis, le titre va bien au-delà du banal film d’horreur et ce classique continue de résonner auprès du public des décennies après sa sortie.
28 jours plus tard

- Réalisateur : Danny Boyle
- Casting : Cillian Murphy, Naomie Harris, Christopher Eccleston
Résumé : Un virus qui plonge les infectés dans une rage incontrôlable est libéré par accident d’un laboratoire à Cambridge et plonge le Royaume-Uni dans le chaos. 28 jours après l’incident, Jim se réveille de son coma pour découvrir une ville de Londres abandonnée… mais loin d’être vide.
Au début des années 2000, le genre du zombie était pratiquement mort. Mais il a finalement été ramené à la vie par le film de Danny Boyle, qui a alors servi de catalyseur pour relancer la mode du revenant, en prouvant que le monstre était encore capable de terroriser les spectateurs (et rapporter beaucoup d’argent aux producteurs). 28 jours plus tard ne se contente pas d’extraire le genre de sa réputation avariée et macabre : c’est aussi un film percutant, radical, qui s’amuse en plus de ça à tester à son époque de nouvelles méthodes numériques pour mieux filmer le “réel”. La caméra suit un Cillian Murphy à la fois désespéré, amoureux et terrifié, dans ce qui évoque un chaos parfaitement contrôlé, volontairement hachuré, sciemment découpé avec brutalité, pour parfois mieux se poser et contempler. Un film aussi intelligent que jubilatoire, et clairement un immanquable pour ceux qui veulent frissonner face aux revenants.
Shaun of the Dead

- Réalisateur : Edgar Wright
- Casting : Simon Pegg, Nick Frost, Kate Ashfield, Lucy Davies, Dylan Moran
Résumé : Lorsque les zombies sortent de leurs tombes pour se repaître de la chair des vivants, Shaun et ses amis décident de se rendre dans le dernier bastion de sûreté qu’ils connaissent : le pub.
Aussi drôle que chaotique, Shaun of the Dead est un savant équilibre entre des répliques et scènes tordantes et toute l’angoisse d’un The Walking Dead. Une combinaison étrange, certes, mais qui fonctionne bel et bien grâce à sa folie maîtrisée et sa dimension satirique bien acerbe. Car le film ne se gêne pas pour montrer du doigt certains aspects discutables de la société dans laquelle il existe, à la manière d’un Romero. En clairement moins tragique et plus fun.
Dernier train pour Busan

- Réalisateur : Yeon Sang-ho
- Casting : Gong Yoo, Jung Yu-mi, Ma Dong-seok
Résumé : Alors qu’une peste zombie mortelle se propage à travers la Corée, un groupe de survivants malchanceux se retrouve piégé dans un train avec une horde de revenants affamés.
Le concept est simple mais terriblement efficace, et offre un huis clos en mouvement pour mieux saisir l’horreur d’une maladie qui se répand plus vite que la technologie, échappant à tout contrôle. Surtout, l’espace que fournissent les wagons n’a rien d’un prétexte à la claustrophobie des spectateurs, mais est parfaitement utilisé dans toutes ses dimensions, chaque camp s’amusant à charger à sa manière l’ennemi, ou les individus profitant des sièges et autres cabines pour s’isoler. Les personnages sont quant à eux tantôt attachants, tantôt détestables, mais restent surtout des clichés volontaires permettant de définir les différentes postures prises par les membres d’une même société face à l’effondrement de tout ce qu’elle connaît. Le long-métrage fait peur, mais il arrive aussi à tirer des rires à son public, et surtout lui arracher des larmes. Pour faire simple, au-delà d’être un excellent film de zombie, Dernier train pour Busan est surtout un excellent film tout court.
Et pour ceux qui ne seraient pas encore rassasiés après tous ces films de zombies, il y a toujours nos classements des meilleurs films d’horreur disponibles en streaming sur Netflix, Disney+ ou encore Prime Video.