Critique du film Demon Slayer La Forteresse Infinie : un premier volet généreux et incisif

Tanjiro revient dans un nouveau film qui a tout pour se tailler une place parmi les records de l’année, le studio ufotable prouvant qu’il n’a rien perdu de son tranchant.

Il est désormais inconcevable de parler d’animes d’action cultes en faisant l’impasse sur Demon Slayer, qui se démarque nettement dans le paysage de l’animation japonaise depuis 2019. L’adaptation du manga de Koyoharu Gotoge brille d’autant plus qu’elle est gérée par ufotable, qu’on connaissait déjà pour des volets de la saga Fate ou encore God Eater, mais qui s’est surtout illustré avec les démons et leurs pourfendeurs ces dernières années.

Et le studio n’a pas déçu cette fois non plus. Après une saison 4 servant davantage de transition pour préparer les derniers arcs, son travail fait des étincelles en proposant le premier opus de la trilogie dédiée à la Forteresse Infinie du grand méchant Muzan, et dans laquelle les pourfendeurs et leurs piliers bien-aimés sont balancés sans sommation pour y affronter les redoutables lunes supérieures.

La Forteresse Infinie rentre directement dans le vif du sujet pour mieux sublimer l’intrigue du manga

Koyoharu Gotoge / SHUEISHA, Aniplex, ufotable

Le film s’inscrit comme une suite directe de la saison 4, qui se concluait elle-même sur un cliffhanger – même si les personnages étaient déjà en chute libre quand on les quittait avec l’épisode 8, plutôt que suspendus au sommet de la falaise.

La Forteresse Infinie reprend donc le fil sans perdre de temps et plonge avec les héros dans le dédale impressionnant du terrain de jeu de Muzan, donnant dès le départ le tournis en prenant le temps de bien révéler l’immensité des décors, qui en deviennent presque un personnage à part entière tant ils impactent chaque moment du film. Pas de récap, pas d’introduction en longueur : on est déjà dans la forteresse, et le premier volet de la trilogie ayant un nombre conséquent de chapitres à adapter, il ne se perd pas en scènes superflues.

Koyoharu Gotoge / SHUEISHA, Aniplex, ufotable

Ce qui ne signifie pas que le film manque de rythme ou rushe les moments importants, au contraire. Si certains personnages sont forcément délaissés et ne brilleront vraiment que dans la suite, c’est pour mieux profiter de ceux qui ont droit au feu des projecteurs, et ça en valait clairement la peine.

Oui, La Forteresse Infinie est très fidèle au manga, mais ne se contente pas de reprendre les récits plan par plan : il va au contraire sublimer chaque rencontre, chaque technique des pourfendeurs et démons, dans une animation toujours aussi affûtée. Une animation qui donne réellement vie à des séquences époustouflantes, explorant l’action tout en fluidité, la caméra se retrouvant libérée de toute entrave pour mettre en valeur ce qui mérite de l’être.

Il faut dire que Demon Slayer a toujours été un excellent anime d’action, ufotable brillant lorsqu’il est question de mettre en mouvement ses personnages et habiller les différentes techniques au sabre de ses héros comme les pouvoirs démoniaques de ses vilains… mais aussi pour, parfois, prendre des pauses en offrant des instants suspendus, plus poétiques, accentuant ainsi la tragédie qui accompagne ses nombreux personnages. Et ici, la star du film est sans conteste Akaza, qui offre tout ce qu’on pouvait attendre de lui, voire davantage, sur le plan de l’action comme de l’émotion.

Koyoharu Gotoge / SHUEISHA, Aniplex, ufotable

Le match retour entre Tanjiro et la lune supérieure, teasé par la promotion qui avait bien compris quel était le gros point fort du film, est d’un tout autre niveau et en met clairement plein les yeux : des étincelles, des larmes, le public est assailli de toutes parts et retrouve dans La Forteresse Infinie ce qui a toujours fait la force de la série, qui sait jongler avec adresse entre bagarre et moments plus intimistes et terriblement sincères.

Note de Demon Slayer : Kimetsu no Yaiba – La Forteresse Infinie : 5/5

Koyoharu Gotoge / SHUEISHA, Aniplex, ufotable

Le film Demon Slayer : Kimetsu no Yaiba – La Forteresse Infinie offre la suite parfaite pour l’anime et ses 4 saisons, son traitement cinématographique réussissant à égaler celui du Train de l’Infini en proposant cette fois un plus gros casting et des enjeux toujours plus grands, tout en justifiant pleinement l’utilité de l’adaptation en animation du manga d’origine. En espérant que la suite de la trilogie conserve un tel niveau d’excellence sans jamais s’émousser !

Demon Slayer : Kimetsu no Yaiba – La Forteresse Infinie sort au cinéma le 17 septembre 2025 en France.